Face à l’effondrement progressif de la production électronique européenne, la souveraineté technologique devient un impératif stratégique. Le groupe Synov, avec ses filiales et capacités en France et en Europe, s’affirme comme une pièce maîtresse de la reconquête industrielle, en investissant pour garantir sécurité, compétitivité et autonomie technologique.
Par Alix Joseph, décembre 2025
Une Europe en recul sur l’électronique
L’Europe est aujourd’hui confrontée à un constat alarmant : sa part dans la production mondiale d’électronique se contracte, tandis que les segments stratégiques comme les composants, les PCB ou l’électronique industrielle sont essentiellement maîtrisés par des acteurs extra-européens. Selon IPC, la part de l’UE dans la production d’électronique glisserait de 16,5 % à 15 % d’ici 2035, tandis que la production européenne de circuits imprimés (PCB) ne couvrirait plus que 11 % de la demande locale, un recul notable par rapport aux 17,5 % d’aujourd’hui[1].
En matière de semi-conducteurs, l’Europe détient environ 9 % du marché mondial, contre près de 44 % il y a quelques décennies. Le programme européen « Chips Act » vise précisément à ramener cette part à 20 % d’ici 2030[2].
Ce recul n’est pas sans conséquences : lors de la crise sanitaire et des perturbations de supply-chains, l’industrie européenne, en particulier l’automobile, a été fragilisée. En 2021, on estimait que 11,3 millions de véhicules n’avaient pas pu être produits à l’échelle mondiale du fait des pénuries de composants électroniques[3].
Dans ce contexte mondial tendu, la dépendance d’une grande partie de l’industrie européenne vis-à-vis de fournisseurs extérieurs (Asie, États-Unis) est devenue une vulnérabilité stratégique : un aléa logistique, géopolitique ou sanitaire se répercute toute la chaîne.
Résilience industrielle et souveraineté : l’électronique au cœur du jeu
Reprendre pied dans l’industrie électronique européenne ne signifie pas simplement relancer des usines, mais reconstruire des écosystèmes locaux, une chaîne de valeur complète intégrant la conception, la fabrication, mais aussi le contrôle qualité, le service et la maintenance. C’est dans cette perspective qu’intervient le groupe Synov.
Synov, filière industrielle française de longue date dans l’électronique, dispose de sites répartis en France, d’équipes techniques spécialisées, et d’un réseau de sous-traitants industriels locaux. Cette présence sur le terrain lui permet de répondre efficacement aux exigences des secteurs critiques tels que la santé, le transport, l’énergie ou la défense, qui demandent à la fois haute fiabilité, certification et adaptation locale.
À travers ses filiales, Synov contribue à densifier le tissu industriel électronique en France. En renforçant ses capacités (investissements en modernisation, extension de sites, nouveaux équipements) et en développant des compétences locales, le groupe engage un mouvement inverse à la désindustrialisation : celui de la relocalisation, de l’innovation sur place, et de la réaffirmation de la souveraineté technologique.
Pour que ce projet de réindustrialisation devienne réalité, certaines conditions doivent être réunies. D’abord, les investissements en technologie doivent accompagner cette ambition. Cela inclut des équipements avancés, des process propres, des capacités de R&D et des plateformes pilotes. Ensuite, le soutien des politiques publiques est essentiel : subventions, incitations fiscales, réforme des cadres réglementaires, pour favoriser l’électronique sur sol européen. Le « Chips Act » (et son volet financement) illustre cette volonté[4].
De plus, il est crucial de renforcer les partenariats entre les acteurs de l’écosystème : universités, centres de recherche, start-ups, donneurs d’ordre et sous-traitants. Pour Synov, cela signifie aussi renforcer l’intégration verticale en s’appuyant sur des partenaires locaux pour les matériaux, les composants et les services de test.
Enfin, la formation des talents techniques est un levier essentiel de pérennité. Relocaliser l’industrie sans former les ingénieurs, techniciens et opérateurs de demain revient à construire sur du sable.
Un enjeu de souveraineté, pas seulement d’économie
Réindustrialiser l’Europe par l’électronique n’est pas un argument économique secondaire : c’est un pari sur la stabilité stratégique. À l’ère des ruptures technologiques, des tensions géopolitiques et des crises globales, la capacité d’un continent à produire ses éléments essentiels d’infrastructure, d’énergie, de défense ou de santé est un pilier de sa résilience.
En investissant dans l’outil industriel, en consolidant les compétences locales et en construisant une chaîne de valeur européenne forte, Synov s’engage à être un acteur central de cette reconquête.
[1] https://www.electronics.org/news-release/sharp-decline-european-electronics-manufacturing-jeopardizes-strategic-eu-priorities
[2] https://www.eetimes.eu/europe-is-convincingly-pursuing-a-path-to-semiconductor-sovereignty
[3] chrome-extension://efaidnbmnnnibpcajpcglclefindmkaj/https://www.espas.eu/files/Global-Semiconductor-Trends-and-the-Future-of-EU-Chip-Capabilities-2022.pdf
[4] https://www.eetimes.eu/europe-is-convincingly-pursuing-a-path-to-semiconductor-sovereignty/